Massacre de Srebrenica
Mémoire, tragédie et résilience
Srebrenica est une ville située dans l’est de la Bosnie-Herzégovine, dans la région de Podrinje, longtemps marquée par sa diversité ethnique et son rôle stratégique. Avant les années 1990, sa population était majoritairement bosniaque musulmane, avec une minorité serbe et quelques autres groupes. La ville, connue pour son industrie minière et son économie rurale, a été influencée par différents empires et régimes, façonnant sa culture, son organisation sociale et son identité régionale.
Au fil des décennies, les tensions intercommunautaires se sont accentuées, notamment à cause des bouleversements politiques et économiques dans l’ex-Yougoslavie. Ces dynamiques ont créé un climat fragile, où les différends identitaires pouvaient rapidement dégénérer en conflit. Malgré ces tensions, Srebrenica restait une ville avec une vie quotidienne animée, des traditions locales vivantes et une communauté attachée à sa mémoire et à son patrimoine culturel.
En juillet 1995, pendant la guerre de Bosnie, Srebrenica avait été déclarée zone de sécurité par l’ONU, avec des casques bleus néerlandais chargés d’assurer la protection de la population civile. Malgré ce statut, les forces serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladić, ont pris le contrôle de la ville après plusieurs jours d’attaque et de siège. La chute de Srebrenica a plongé la communauté locale dans une situation extrêmement fragile et dangereuse.
Le massacre qui s’ensuivit a entraîné la mort de plus de 8 000 hommes et garçons bosniaques musulmans, tandis que les femmes, enfants et personnes âgées ont été forcés de fuir, déplacés ou emprisonnés dans des conditions très difficiles. Les témoignages des survivants décrivent des séparations brutales, des détentions et des exécutions sommaires. Cet événement est aujourd’hui reconnu comme génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et reste l’une des tragédies les plus marquantes de la guerre de Bosnie.
Aujourd’hui, Srebrenica symbolise la mémoire, la résilience et la nécessité de se souvenir pour prévenir de futures tragédies. Le Mémorial de Potočari, situé à proximité de la ville, permet de rendre hommage aux victimes et d’organiser chaque année des cérémonies de commémoration, notamment lors de l’anniversaire des événements de juillet. Le site abrite également une fosse commune rénovée et un centre éducatif qui accueille des visiteurs et des chercheurs venus comprendre l’histoire et l’impact de cette tragédie.
Parallèlement, des associations locales et internationales travaillent activement à documenter les événements, à préserver la mémoire des victimes et à encourager la réconciliation entre communautés autrefois divisées. Bien que le chemin vers cette réconciliation reste long et fragile, ces initiatives visent à transmettre aux générations futures l’importance de la paix, du respect des droits humains et de la vigilance face aux idéologies extrémistes, tout en soulignant la force et le courage des survivants.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, des visites guidées en français ou en plusieurs langues sont proposées et peuvent aider à mieux appréhender les récits historiques et culturels de la région, disponibles ici.
« Srebrenica restera à jamais un symbole de la tragédie humaine et de l’échec de la communauté internationale. »
Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, (10 juillet 2000).
L’histoire de Srebrenica et le massacre de 1995 ont été analysés sous différents angles par plusieurs historiens et auteurs.
Parmi les ouvrages disponibles, on peut citer :
Srebrenica : Histoire d’un génocide de Jan Willem Honig et Norbert Both, en anglais qui examine les événements de juillet 1995 et les enjeux humanitaires et politiques qui les entourent.
Srebrenica : La mémoire d’un massacre de Vedran Dzihic, qui explore l’impact du massacre sur la mémoire collective et les efforts de réconciliation après la guerre.
Ces ouvrages offrent des perspectives variées sur l’histoire de Srebrenica, permettant de mieux comprendre les événements tragiques, leurs conséquences et l’importance de la mémoire et de la réconciliation dans la région.







