Pont de Mostar, à travers les âges

Mémoire du Stari Most

Histoire et renaissance du pont de Mostar

Construction et splendeur ottomane

La tête du vieux pont (stari most) depuis le milieu du pont ne 1903
Vue de la tète du vieux pont en 1903

Le Stari Most, ou « Vieux Pont » de Mostar, est bien plus qu’une simple construction en pierre. Chef-d’œuvre ottoman du XVIᵉ siècle, il symbolise la rencontre de cultures et d’histoires sur les rives de la Neretva. Sa trajectoire, marquée par la splendeur, la destruction et la reconstruction, reflète l’histoire tourmentée de la Bosnie-Herzégovine.

Construit en 1566 sous le règne de l’empire ottoman par l’architecte Mimar Hayruddin, le Stari Most mesurait environ 30 mètres de hauteur et 29 mètres de long. Son arche élégante et ses piliers solides faisaient de lui un exemple remarquable d’ingénierie et d’esthétique ottomane. Le pont reliait non seulement les deux rives de Mostar, mais symbolisait aussi le lien entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives vivant dans la ville.

Destruction du pont pendant la guerre

En novembre 1993, au cœur de la guerre de Bosnie, le Stari Most fut délibérément détruit par des bombardements. La chute de son arche, qui résistait depuis plus de 400 ans, marqua non seulement la perte d’un chef-d’œuvre architectural, mais symbolisa aussi la fracture profonde entre les communautés de Mostar.

Le pont, qui avait été un lien tangible entre les rives et les habitants de différentes confessions, disparut en un instant, laissant derrière lui un vide physique et émotionnel dans la ville. Pour les habitants, cette destruction représentait la fragilité de la coexistence et la violence d’un conflit qui détruisait non seulement les bâtiments, mais aussi l’histoire et la mémoire collective de la région.

Pièce commémorative en pierre du Vieux Pont de Mostar portant l’inscription « Don’t forget 1993 », rappelant la destruction du pont pendant la guerre de Bosnie.
Pierre commémorative du Vieux Pont de Mostar

Reconstruction et symbole de paix

Vue de nuit illuminée sur le pont de Mostar en Bosnie-Herzégovine
Le pont de Mostar de nuit, illuminé – © Hbo photos

Après la fin du conflit, la reconstruction du Stari Most devint une priorité essentielle pour préserver la mémoire et l’identité culturelle de Mostar. Symbole historique de la ville, le pont représentait bien plus qu’un simple passage : il incarnait le lien entre les communautés autrefois unies. Sa destruction avait profondément marqué les habitants, rendant sa restauration indispensable pour redonner espoir et redéfinir l’image de la cité. Le projet, lancé au début des années 2000, visait à restituer fidèlement l’apparence et la signification du monument d’origine.

Entre 2001 et 2004, des artisans et ingénieurs du monde entier travaillèrent ensemble pour redonner vie au Stari Most en respectant les techniques traditionnelles et en réutilisant les pierres locales. Ce choix témoignait d’un profond respect pour l’histoire et l’authenticité du site. L’inauguration du pont reconstruit fut un moment chargé d’émotion et de symbolisme : elle marquait la volonté de Mostar de tourner la page du passé, de se reconstruire dans la paix et de renouer avec son héritage commun. Par ce geste, la ville affirmait sa résilience et son désir de réconciliation.

Aujourd’hui, le Stari Most n’est pas seulement une attraction touristique ; il incarne l’espoir, la réconciliation et la résilience d’une communauté qui a choisi de reconstruire son patrimoine et de célébrer la paix. Chaque arche, chaque pierre, raconte l’histoire d’un pont qui a survécu à la guerre et qui continue de relier non seulement les rives, mais aussi les générations et les cultures.

Pour ceux qui souhaitent approfondir leur visite, des excursions guidées en français ou en plusieurs langues sont proposées et peuvent aider à mieux appréhender les récits historiques et culturels de la région, disponibles sur GetYourGuide.

Références utiles

Parmi les ouvrages disponibles, on trouve :

« Le Pont de Mostar » de Bernard Dumont qui retrace le récit d’une famille de refugiés dans un camp roumain relatant les détails de la guerre.

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